Baya et Mahé

Un bel hommage à Baya et Mahé, par leur maîtresse Celetoile

Depuis ma plus tendre enfance les animaux animent ma maison. Je ne saurais vivre sans eux, c'est aussi clair que 2+2 font 4. Alors grandes joies quand ils sont là, grandes tristesses quand ils quittent ce monde, mais toujours ils sont dans mon coeur.

En 2004, pendant mes vacances, j'ai trouvé un p'tit matou tout noir, puant le poisson pourri et maigre à faire peur. Son "maître" a bien voulu que je le prenne avec moi. J'avais déjà un lapin nain et les deux compagnons se sont très vite entendus comme les doigts de la main. Cette petite boule de poil, je l'ai appelée "Baya" (comme "bayadère", en référence à certaines danseuses, car je pensais que cette minette était une minette... sauf que finalement c'était un mâle mais je n'ai pas changé son nom car il y était déjà habitué).

En 2006, Baya avait à l'évidence un peu le cafard de ne pas voir ses maîtres plus souvent la journée (il est vrai que nos journées de travail sont souvent trop longues...). Donc, nous sommes allés à la SPA de Gennevelliers. Nous voulions y trouver un chaton pour que Baya l'accepte plus facilement. Pas de chaton nous dit-on au téléphone, "mais venez quand même !" nous répondit-on. Soit, nous y allons. Une dame venait tout juste d'apporter un tout p'tit chaton noir et blanc, tout fin, tout peureux. Elle l'appelait Bidou. Je trouvais que ça faisait surtout "bidon" et comme il était encore tout petit, nous l'avons rebaptisé "Mahé" (en souvenir d'un voyage sur l'ile éponyme).

Baya retrouva très rapidement son sourire, et Mahé finit peu à peu par ne plus être effrayé par les humains. Ils sont "les deux frères", comme dans le film. Tous les soirs ils m'attendent derrière la porte d'entrée pour venir se câliner et me demander si la journée s'est bien passée... et me rappeler que c'est bientôt l'heure de la pâtée au thon... faut pas oublier les petits estomacs.

Je n'ai jamais fait de préférence envers mes animaux (bien que j'en ai eu beaucoup - chats, chiens, lapins, oiseaux, chevaux, etc...) ; comme avec les enfants, chacun à droit à autant de caresses, à autant d'attention et de soins. Mais quand même... quand même, ce Baya (le chat tout noir que j'ai adopté en 2004) c'est un chat extraordinaire ! C'est ma "chapka-nocturne" : oui, il faut comprendre que toutes les nuits, il dort enroulé autour de ma tête, sur ma gorge, mon nez... bref, pas toujours facile de respirer dans ces conditions. Mais quel bonheur de l'entendre ronronner. Cela me berce, calme mes soucis et tout le stress de la journée au bureau.

En avril 2012, ma vie a été bien malmenée. Ma maman, encore bien (trop) jeune, est décédée après plusieurs semaines de douleurs d'une violence inouie que ni la radiothérapie ni la chimio ne sont parvenues à calmer. Avec la famille, nous avons surmonté ces événements tant bien que mal. Ainsi, je parvenais à dormir quelques petites heures malgré tout. Pourquoi ? Hé bien car Baya a trouvé son mot à dire dans cette histoire ! Sans doute son sixième sens l'a-t-il alerté sur l'état d'anxiété qui paralysait un peu ma bonne humeur habituelle... Alors en plus de dormir sur ma tête, il s'est mis, chaque soir, à me peigner très consciencieusement et à léchouiller mes cheveux (qui sont un peu longs, donc il a du boulot, le père Baya !). Et je gratte avec mes p'tites pattes, et je gratte encore, et je ronronne encore plus fort qu'avant. C'est fou ! Il ne faisait pas cela avant le décès de ma mère. A-t-il su ? Qui peut le dire ? ...Alors à chaque fois, il déclenche mon rire, et je m'endors bien mieux ainsi. Il est encore plus proche de moi, au point que parfois, j'oublie carrément qu'il est couché sur ma tête.

Mahé n'est pas jaloux de cette situation. Il dort sur mes jambes, c'est assez moelleux à son goût.

Finalement, (quand même), heureusement que je n'ai pas dix chats, sinon je pourrais bien avoir quelques problèmes de suffocation avant le réveil !!!